Dérèglement climatique et les 4 autres défis majeurs
Un climat incontrôlable
Le dérèglement climatique et ses impacts vont se faire plus pressant, plus réguliers et touchent petit à petit l’ensemble de la planète. Si nous sommes encore sur des régions qui semblent épargnées vu les drames que traversent d’autres pays, le dérèglement avance inexorablement. Dans les premiers effets que nous rencontrons, une augmentation drastique des UV qui se maintiennent beaucoup plus fréquemment que par le passé sur des zones situées de 8 à 10. Des hivers doux qui précipitent le redémarrage des floraisons, inquiétées par des retours de froid vers avril. Des précipitations plus violentes et espacées qui prennent la place de pluies régulières. Le soleil chauffe et brûle. Les Pyrénées voient une partie de leurs forêts soumises à rude épreuve, les événements climatiques sont cent à cinq cent fois plus rapides dans leur impact que par le passé, les végétaux, base de toute vie pour le règne animal dont nous faisons partie sont contraints, années après années de s’adapter en puisant dans leurs caractéristiques pour tenir mais le lien d’effondrement qui les unis prend plusieurs formes.

Un arbre adulte ou un conifère peut mettre jusqu’à 30 ans pour mourir, les forêts primaires sont les plus résilientes mais aussi les plus rares. Aux difficultés hydriques se rajoutent les prédateurs, insectes naturels qui trouvent dans un réchauffement global une facilité de reproduction et de meilleurs conditions pour se multiplier. Les essences d’arbres plantées pour une gestion industrielle se retrouvent donc confrontées naturellement à des insectes et champignons qui évidemment trouvent des réserves alignées pour une meilleure prédation. Pour sauver nos forêts il va falloir leur offrir une bouffée d’oxygène, sans jeu de mot, et leur permettre de sortir l’impact humain pour affronter le reste de leur adversité.
Pendant que nous dilapidons nos espaces forestiers par des coupes agressives dont les bois sont ensuite vendus en Chine, les pays de l’est de l’Europe beaucoup plus adaptatifs et non soumis à nos contraintes agricoles privilégiant les cultures intensives désordonnées*, c’est à dire sans prendre en considération les biotopes et la Terre, ont déjà pris les devants en plantant massivement des arbres plus adaptés, grands capteurs de CO2 et CO4, arbres fourragers, à pousse rapide qui sont destinés à l’industrialisation dont notre société ne peut se couper du jour au lendemain.
Encore moins en cette période ou la raréfaction de l’énergie va soumettre le bois à des pressions supplémentaires. Mais voilà, si nous détruisons nos plus grands capteurs de carbone pour des besoins éphémères, nous amplifions le changement climatique qui ne trouve à ce jour meilleure réponse que l’Homme pour s’installer durablement. Nous allons d’une façon ou d’une autre devoir faire des choix et rapidement car ce que nous avons déréglé est au moins installé pour des milliers d’années.
Les quelques détracteurs (qui ne sont plus très nombreux) viennent à se ranger aux côté du GIEC et des instances car les changements sont plus qu’apparents. A cette situation compliquée, il faut garder à l’esprit que 5°C (nous en sommes à 1,5°C et tentant d’imaginer limiter à 2°C, 2,5°C) nous ramène à un climat hostile qui ne nous permettrait de nourrir seulement 100 à 150.000 personnes sur un territoire grand comme la France. Si nous enlevons 5°C à notre température moyenne, nous nous retrouvons à l’âge de glace. Ni plus ni moins. 5 °C c’est énorme, et ce ne sont pas les clims qui nous permettront d’envisager un meilleur avenir.
Mais il existe des solutions, solutions, simples mais compliquées à mettre en oeuvre dans une société ou tout changement, revêt des allures de tyrannie quand l’immobilisme et les acquis revêtent une apparente sécurité. Des solutions qui n’empêchent pas une sobriété drastique…

Raréfaction et augmentation du coût de l’énergie
S’il est un point qui va venir bousculer même brutalement nos habitudes c’est la raréfaction de l’énergie peu chère. Nous avons vécu l’opulence avec une énergie facile, le pétrole, non renouvelable en des temps humains, facile à extraire, alimentant nos sociétés, nos industries, nos loisirs, comme nos quotidiens.
Ce pétrole a permis à nos sociétés de développer les axes; santé, déplacement, construction, agriculture, habillement, de supprimer une très grande part de pénibilité dans le travail, etc… ce qui a entraîné une explosion de notre démographie galopante qui n’avait plus à se satisfaire des ressources naturelles de son propre territoire puisque tout devenait échangeable et accessible.

Les jeunes générations actuelles, n’auront ni l’usage, ni les dividendes mais des problèmes insolubles.
Aujourd’hui, devant la demande exponentielle, la difficulté de trouver de nouveaux gisements facilement exploitables, la concurrence d’approvisionnements, le coût de recherche concurrentiel, plus onéreux, demandant des accords internationaux qui font passer le risque économique avant la sécurité des populations, un coût d’extraction qui devient de plus en plus élevé de par les sites moins productifs, un pétrole de moindre qualité, etc… nous confronte à une remise en question de nos sociétés, économies, habitudes, loisirs.
Que l’on choisisse l’option nucléaire ou l’option renouvelable et sans rentrer dans le débat qui de toute façon ne laisse aucun gagnant, nous allons devoir restreindre considérablement nos besoins, nos exigences, en faisant face aux autres défis majeurs, avec moins de souplesse de conciliation, plus d’inventivité et surtout beaucoup plus de connaissance des biotopes et Terres que nous occupons.
En savoir plus sur le défi majeur énergétique: https://jancovici.com/
Les ressources en eau
Un impact directement lié au dérèglement climatique, l’Eau. Les ressources en eau sont dans le rouge cramoisi. Les alertes incessantes des scientifiques s’opposent à l’eau que le particulier voit couler abondamment de son robinet. Nos glaciers disparaissent à vitesse grand V, nos rivières et fleuves connaissent des baisses importantes de niveau et presque pire encore, nos réserves souterraines, nappes phréatiques n’arrivent plus à se remplir convenablement. (-36% au printemps 2022).

La raréfaction des pluies qui deviennent intenses mais plus rares ne permet pas à notre végétation de maintenir son évolution et la maintient sous stress hydrique pendant des périodes trop importantes pour qu’elle puisse se maintenir indéfiniment. Tout comme pour l’énergie, le dérèglement climatique, l’eau va devenir un élément incontournable pour réviser notre agriculture dépensive et inadaptée face aux défis à venir.
Croissance et autres expériences à venir
Notre civilisation va devoir s’orienter vers un durable réel, c’est à dire ne plus consommer des légumes et fruits hors saison par exemple, ce qui ramènerait une économie d’énergie de 21% dans le domaine agricole. Accepter de payer au prix une nourriture plus saine pendant que les producteurs optimisent leurs économies et permettent aussi de rendre plus accessibles leurs produits. Et puis évidemment, adapter les cultures en fonction des richesses de biotopes, arrêter de produire certaines céréales liées a des intrants inadaptés dans le temps, faire l’impasse sur les élevages intensifs et rendre aux régions les décisions agricoles qui ne peuvent être régies par des boursicoteurs et des sociétés financières dont les membres n’ont pas la moindre idée des dégâts humains, économiques, sociaux, environnementaux qu’ils produisent.
Faire mieux avec moins de ressources
Voilà, nous avons des données, des perspectives, des calculs scientifiques, des projections et nous devons œuvrer avec, tant qu’il est possible de le faire. Laisser une économie libérale du profit qui oublie l’Histoire de la Vie, de la Terre pour un profit éphémère et destructeur de l’Histoire de l’Homme.
Nous devons retrouver notre autonomie, assurer nos productions dans le respect de la Vie et réécrire l’Histoire de la réalité en oubliant les mots de l’apparente sécurité d’un système inadapté à notre avenir commun. Travailler ensemble et ouvrir les débats, trouver des solutions pérennes et ne plus attendre des décideurs qui posent pansement sur pansement sur une hémorragie inéluctable. Car notre chemin est commun ou n’est pas.
Lancez-vous, ouvrez de nouveaux espaces, nous le faisons de notre côté et nous vous y invitons….
Notre projet…